Comment l'Insee protège ses enquêteurs sur le terrain ?

Interview client

L'Insee fait confiance à WaryMe pour protéger ses enquêteurs isolés

  • 800 enquêteurs 
  • 15 directions régionales
  • 17 enquêtes terrain en 2024

Interview croisée de :

  • Michaela Rusnac, responsable de la santé, sécurité, conditions de travail à l’Insee,
  • Armelle Catherine, cheffe de la Division des Enquêtes auprès des Ménages à l’Insee Martinique
  • Françoise Villeneuve, référente managériale à l’Insee Martinique.

Elles reviennent sur le choix de WaryMe pour renforcer la sécurité des agents de l’Insee et sur le déploiement de WaryMe en Martinique. 

Pouvez-vous nous présenter l'Insee et ses activités d'enquête auprès des ménages ?

Michaela Rusnac : L’Insee c’est l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques. C’est une direction générale du Ministère de l’économie et des finances.

Tout le monde devrait connaitre l’Insee puisque c’est l’Insee qui organise le recensement de la population. Mais nous collectons également, mesurons et analysons les principaux indicateurs de la vie économique et sociale en France : le produit intérieur brut, l’indice des prix, la comptabilité nationale, le taux de chômage…

Pour cela nous réalisons des enquêtes auprès des ménages et des relevés de prix auprès des artisans et des commerçants.

L’Insee compte près de 5000 agents dont 800 enquêteurs.

Armelle Catherine : Le Service territorial de Martinique fait partie de la Direction interrégionale Antilles-Guyane, qui est l’une des 15 directions régionales ou interrégionales de l’Insee. Nous avons un réseau de 26 enquêteurs.

La Division Enquêtes Ménages (DEM) organise la collecte des enquêtes ménages de l’Insee auprès des particuliers. Ces enquêtes sont européennes, nationales ou régionales. Elles sont effectuées par téléphone ou sur le terrain en “face à face” par notre réseau d’enquêteurs.

Il y en a une dizaine par an. En ce moment, il y a une enquête “Conditions de travail – Risques psycho-sociaux” et une enquête sur les sans domicile. Il y a eu dans l’année, des enquêtes sur le budget des familles, les ressources et les conditions de vie, le logement, la justice, etc…

Quelle est la réalité du métier d’enquêteur au quotidien ? Quels sont les risques auxquels ils font face ?

Armelle Catherine : L’activité des enquêteurs les amène à se présenter au domicile des personnes à interroger et à convenir d’un rendez-vous. L’enquête peut durer 15 minutes à 2 heures en fonction des thèmes. Les enquêteurs ont leur activité d’enquête, on leur propose un calendrier, mais ils organisent les rendez-vous en fonction de leur disponibilité et de celles des ménages.

Michaela Rusnac : Avant tout entretien, les personnes enquêtées sont prévenues soit par courrier, soit par mail, soit par SMS. Une fois le rendez-vous pris, ils se rendent seuls chez les administrés : l’enquête se fait donc en tête à tête, au domicile des enquêtés. C’est donc un métier où ils sont isolés, ils peuvent travailler en horaires décalés puisque les enquêtes se font lorsque les ménages à interroger sont disponibles, soit le plus souvent en soirée ou le samedi.

Cela arrive qu’ils soient l’objet d’incivilités ou d’agressions verbales comme le sont aussi d’autres agents des services publics.

Armelle Catherine : Les risques peuvent être également des risques routiers sur le parcours (accidents), des risques canins ou d’agressions physiques.

Qu’est-ce qui a motivé l'Insee à chercher un dispositif d'alerte pour protéger ses enquêteurs ?

Michaela Rusnac : A l’occasion de la révision du DUERP, nous avons évoqué la nécessité de mieux protéger les enquêteurs. Leur sécurité est vraiment un de nos points de vigilance.

Armelle Catherine : En France hexagonale, c’est l’enquête Sans Domicile, qui nécessite ce dispositif.

En Martinique, c’est plutôt un besoin local suite à l’agression d’une enquêtrice.

Une réflexion était en cours pour la prévention des risques, mais cet évènement a confirmé ce besoin. Par la suite, le réseau d’enquêteurs, plus stressé, réclamait une réponse adaptée et rapide de l’administration.

Les enquêteurs étaient-ils équipés d'un dispositif d'alerte auparavant ?

Michaela Rusnac : Jusque là, en cas d’urgence, un enquêteur avait la possibilité d’appeler son manager de proximité.

Armelle Catherine : Avant WaryMe, lorsqu’une situation à risque était probable, nous avions convenu que l’enquêteur contacte par téléphone son manager avant et après l’enquête.

De plus, nous l’appelions pendant l’enquête pour s’assurer que tout allait bien. Il devait juste répondre par oui ou par non.

Toutefois, cette procédure a vite révélé ses limites puisqu’elle ne prend pas en compte les imprévus et elle suppose que le manager de proximité soit disponible au moment où l’enquêteur est sur le terrain.

Michaela Rusnac : Oui, c’était une organisation qui n’était pas toujours simple en termes d’horaire, surtout les week-ends. Et aussi une lourde responsabilité pour le manager de proximité qui était destinataire de ces appels. Ce n’était donc pas complètement satisfaisant.

La demande émanant du terrain était de plus en plus forte d’avoir un dispositif d’alerte d’urgence plus efficace.

On a donc cherché un dispositif plus fiable.

Qu’est-ce qui vous a plu dans la solution proposée par WaryMe?

Michaela Rusnac : Nous recherchions une application sur smartphone pour que les enquêteurs puissent l’avoir à disposition sur leur téléphone professionnel.

Nous avons fait une étude comparative de différentes solutions du marché. Ce qui nous a séduits, dès le départ chez WaryMe, c’est que la solution était particulièrement avancée technologiquement parlant. Et qu’elle collait parfaitement à la réalité du métier d’enquêteur, en situation d’isolement : la possibilité d’avoir accès à leur position en cas de déclenchement d’alerte et la prise en compte des zones blanches, avec l‘alerte programmée et le mémo vocal correspondaient parfaitement à notre besoin.

Armelle Catherine : Le dispositif proposé par WaryMe correspond exactement à ce que nous espérions. Pour ma part, cela m’apporte beaucoup plus de sérénité !

Comment fonctionne le DATI WaryMe ?

Michaela Rusnac : Les enquêteurs ont l’application WaryMe sur leur smartphone professionnel.

En cas d’urgence, ils peuvent déclencher une alerte manuelle discrète.

Lors d’une intervention en zone sans réseau ou en zone à risque, ils peuvent programmer l’envoi d’une alerte à une heure donnée.

Enfin, en cas d’accident ou de problème médical, le téléphone peut également détecter l’absence de mouvement et envoyer une alerte automatique.

La levée de doute est faite par le centre de télésurveillance, qui en cas d’urgence avérée, contacte les pompiers et/ou la gendarmerie.

 

Comment avez-vous organisé le déploiement au niveau national ?

Michaela Rusnac : Nous avons expérimenté le dispositif sur deux directions régionales volontaires, Bretagne et Paca, fin 2023.

Cela nous a permis de calibrer le dispositif et de faire le choix de la réception des alertes par un prestataire de télésurveillance. Au début de l’expérimentation, le manager de proximité recevait les alertes. Mais cela s’est avéré assez anxiogène. Donc on a choisi de faire appel à un centre de télésurveillance pour réceptionner les alertes.

On a calibré les téléphones, formé les managers de proximité et les enquêteurs. Cela a été l’occasion aussi de valider le dispositif en dialogue social.

Ensuite, nous avons déployé trois autres Directions Régionales, dont la Martinique. Nous tenions à avoir un territoire ultramarin dès le début du déploiement.

Le déploiement dans les autres régions va démarrer.

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Y a-t-il eu des points de blocage ?

Michaela Rusnac : Le principal questionnement des agents concernait la géolocalisation.

Et l’équipe WaryMe a très rapidement levé ce point de blocage : il n’y a de géolocalisation que lorsque l’alerte est déclenchée. Donc elle sert uniquement à connaître la position de l’enquêteur en cas de difficulté afin de déclencher les secours. C’était important pour les enquêteurs de comprendre qu’ils ne sont pas géolocalisés en permanence.

Et nous, managers, n’avons absolument pas accès à leur géolocalisation. Nous sommes là pour les accompagner, les sécuriser mais pas du tout pour les contrôler. Ils sont autonomes dans leurs enquêtes.

Comment le dispositif a-t-il été adopté par vos collaborateurs?

Armelle Catherine : Avec beaucoup d’enthousiasme !

Cela faisait deux ans que nous sensibilisions les enquêteurs et les agents de bureau à la prévention des risques. Nous avions proposé des outils pédagogiques, comme une vidéo, un atelier sur le vécu et les pratiques professionnelles.

Mais les enquêteurs étaient dans l’attente d’un dispositif d’alerte.

Lorsque nous avons présenté le DATI WaryMe en réunion plénière, j’ai fait un exercice de démonstration et recensé les volontaires : une écrasante majorité s’est manifestée tout de suite pour disposer de l’application et être formée.

On a donc mis à disposition le guide de prise en main, ainsi que le lien de e-formation.

Avec le DATI WaryMe, les enquêteurs se sentent moins isolés et moins vulnérables.

Michaela Rusnac : Ce n’est pas un dispositif obligatoire. Les enquêteurs qui ne se sentent pas en situation de danger n’ont pas obligation de le télécharger. C’est facultatif. Mais ceux qui l’ont téléchargé  se sentent plus en sécurité. 

Savoir que quel que soit l’endroit, ils pourront être sécurisés, c’est important pour leur bien-être au quotidien dans leur travail. 

Comment avez-vous accompagné les agents dans la prise en main du DATI WaryMe ?

Françoise Villeneuve : Après la présentation en plénière, nous avons profité de leur passage dans nos locaux, pour les prendre par petits groupes, et nous assurer de la bonne installation de l’application. Nous avons refait une rapide présentation des fonctionnalités de l’outil. 

Nous leur avons fait faire immédiatement un exercice et puis nous leur avons rappelé les bonnes pratiques comme d’avoir toujours la batterie chargée, la localisation activée, de faire les mises à jour régulièrement.

Armelle Catherine : L’outil est assez intuitif, c’est assez facile de l’approprier.

Françoise et moi sommes référentes et administratrices du dispositif. Le portail administrateur nous permet de voir si les enquêteurs ont activé l’application. Si ce n’est pas activé, en général, c’est généralement un oubli, après un retour de congé. Donc on leur rappelle les bonnes pratiques.

Et lorsque nous avons des réunions plénières, on évoque toujours le sujet, même si c’est deux, trois mots : on les félicite des bonnes habitudes qu’ils prennent, on leur rappelle qu’on est à leur disposition si besoin et que le dispositif n’est utile que s’il est activé.

Selon vous, quelle est la clé de la réussite du déploiement sur le terrain ?

Armelle Catherine : Effectivement c’est très important que les enquêteurs adhèrent. Car ils doivent chaque jour s’assurer que WaryMe est activé.

Au début c’est un nouveau réflexe à acquérir. Ils ont d’autres choses à gérer pour leur activité. Mais le matin quand ils allument leur portable, ils doivent regarder si l’application WaryMe est activée: est-ce qu’il y a une mise à jour à faire? est-ce qu’ils ont assez de batterie ? tout est bon ? La journée peut démarrer. Ils ne s’en occupent plus, mais ils savent qu’ils sont accompagnés.

Mais pour cela, il est essentiel que la hiérarchie soit impliquée.

Elle doit être sensibilisée en amont sur la prévention des risques afin que le sujet devienne une priorité. Cela doit devenir un réflexe d’en parler aux enquêteurs, mais également de répondre à leurs besoins. L’autre jour, une enquêtrice nous interpelle car elle a un souci avec l’appli. Tout de suite, nous l’avons appelée pour trouver une solution. On ne s’est pas dit : “On verra plus tard”. Pour nous, on doit accompagner l’enquêteur, c’est notre mission au quotidien. 

Michaela Rusnac : Il faut animer le déploiement et être présent pour le premier échelon qui est celui des managers de proximité.

C’est un dispositif qui est attendu, mais qui demande une certaine transformation dans la façon de travailler.
Et il faut que ce soit bien compris, d’abord par l’encadrement, pour qu’il puisse ensuite l’expliquer aux enquêteurs.

Ce que j’ai envisagé, c’est de présenter, dans un premier temps, le dispositif à tous les chefs de DEM  afin qu’ils aient une vision stratégique et pour pouvoir répondre à leurs questions.

Ensuite, on va aider les enquêteurs à télécharger l’application, avec une prise en main qui sera faite au cours de réunions en petits groupes. 

C’est une transformation de la façon de travailler. Et quand c’est l’encadrant de proximité qui accompagne, c’est vraiment l’idéal.

Comment avez-vous été accompagnées par l'équipe WaryMe sur l'ensemble du projet ?

Michaela Rusnac : WaryMe nous a accompagné avec une grande écoute et de l’enthousiasme, véritablement. À chaque étape, ils ont cherché des solutions pour répondre à notre besoin. C’est une agilité intellectuelle et humaine importante et très appréciable.

Armelle Catherine : Nous avons eu des échanges réguliers pour recenser nos besoins et nous proposer une formation et un outil adaptés. L’équipe a toujours répondu de manière très réactive.

Pouvez-vous résumer ce que vous a apporté notre solution en une phrase ?

Armelle Catherine : Cela m’apporte plus de sérénité. Nous sommes plus rassurées pour les enquêteurs, sur le terrain. Parce que c’était un vrai besoin, cet outil d’alerte.

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