Alerte individuelle
Les malaises sans cause externe identifiée au travail représentent une part importante des accidents du travail mortels. Une étude approfondie de l’INRS, réalisée à partir des données de la base nationale EPICEA, vise à mieux comprendre ces malaises et à identifier leurs causes afin d’améliorer la prévention.
Entre 2012 et 2022, 143 cas de malaises mortels ont été répertoriés dans la base EPICEA de l’INRS (l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles).
Les victimes de malaises mortels sont majoritairement des hommes (93,7 %) d’un âge médian de 51 ans. La victime la plus jeune est agée de 24 ans et la plus âgée de 71 ans. Les 40-49 ans et les 50-59 ans sont les tranches d’âge les plus touchées.
Plusieurs dizaines de professions sont concernées. Cependant dans 20 % des cas, le métier exercé est celui de conducteur de poids lourds (20 % des cas). Puis viennent les travailleurs du bâtiment et les électriciens.
Si l’activité du travailleur au moment de son malaise est décrite comme habituelle dans 82 % des cas, 3 décès sur 4 surviennent en situation de travail isolé, ce qui retarde l’intervention des secours.
Les malaises mortels répertoriés dans la base EPICEA correspondent à des morts subites de l’adulte. Le mécanisme principal de cette mort subite est l’infarctus du myocarde.
De nombreux facteurs de risque professionnels peuvent contribuer à la survenue d’un infarctus du myocarde. Parmi eux, on retrouve les risques psychosociaux (stress, faible contrôle sur le travail), les horaires atypiques (travail de nuit, travail posté), les activités physiques intenses, les postures sédentaires prolongées et l’exposition à des ambiances thermiques extrêmes (froid ou chaleur). D’autres facteurs, tels que le bruit, les rayonnements ionisants et l’exposition à des produits chimiques, peuvent également jouer un rôle.
L’étude met en avant 4 axes de travail en terme de prévention :
Dans plusieurs cas, certains risques n’avaient pas été évalués ou n’avaient pas fait l’objet de mesures de prévention appropriées (exemple de risques : travail isolé, fortes chaleurs, horaires atypiques…). L’étude relève même que dans certains cas, l’entreprise n’avait pas de DUERP.
A faire : Identification et prévention des risques spécifiques à chaque profession, en mettant à jour le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP).
Dans plusieurs cas, les collègues du salarié qui a fait un malaise n’ont pas su détecter les signes avant-coureurs ou prodiguer les premiers secours.
A faire : Formation des Sauveteurs Secouristes du Travail (SST), équipement des lieux de travail en défibrillateurs automatisés externes (DAE) et mise en place de procédures d’alerte rapide.
Dans quelques cas, le suivi médical de la victime n’avait pas été fait.
A faire : Assurer la régularité des visites médicales, en particulier pour les travailleurs exposés à des risques spécifiques.
Le décès d’un salarié peut créer un stress post-traumatique auprès de ses collègues.
A faire : Prise en charge des collègues des victimes pour prévenir les troubles post-traumatiques.
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